Posted on novembre 7, 2017 by Phil Tanis
Chris Ferguson, secrétaire général de la Communion mondiale d’églises réformées (CMER), a pu se rendre compte personnellement de la vivacité et de l‘activité de l’Eglise au sein du désordre et de la crise, lors son récent voyage au Soudan du Sud.
Le voyage organisé par Debbie Braaksma, coordinatrice pour l’Afrique de l’Eglise Presbytérienne des Etats Unis (PCUSA), a inclus des visites dans un camp por personnes déplacées, dans une école primaire, au Campus de Juba du Collège Théologique du Nil ainsi qu’auprès de dirigeants de l’Eglise Presbytérienne du Soudan du Sud (PCOSS) et de l’Eglise Presbytérienne Evangélique du Soudan du Sud (SSPEC). D’autres collaborateurs missionnaires de l’Eglise Presbytérienne des USA faisaient partie de la délégation.
Le PCUSA travail ensemble avec la PCOSS qui est membre de la CMER, ainsi qu’avec la SSPEC, une jeune église qui réfléchit à devenir membre de la CMER.
Visites avec la PCOSS: Camp de personnes déplacées et école primaire
7500 personnes appartenant à trois groupes ethniques différents se trouvent au camp de personnes déplacées (IDP) de Mahad, en dehors de Juba. L’administrateur du camp explique qu’ici les gens s’amusent ensemble, alors qu’ailleurs les mêmes groupes ethniques se combattent. Selon lui, c’est grâce au pouvoir de la Parole de Dieu que les habitants du camp arrivent à vivre en paix les uns avec les autres.
Après avoir fait le tour du camp, la délégation put rencontrer des anciens de la PCOSS qui vivent actuellement dans ce camp. Un des anciens dit dans sa salutation: « Bien que nous vivions uns situation difficile ici, à Juba, Dieu notre créateur ne nous a pas abandonnés. Comme le dit l’apôtre Paul, même si tout notre corps est en souffrance, Dieu renouvelle notre esprit par le Saint-Esprit. »
« Nous comprenons que dans la plupart des lieus les personnes à qui Dieu a donné un ministère au niveau local sont les plus capables pour nous conduire vers la paix, » dit Chris Ferguson. « Vous êtes ceux qui pouvez nous conduire. »
« Notre église a besoin d’être fortifiée, » répond un pasteur de la PCOSS. « Les dirigeants d’église, les femmes et les jeunes doivent être fortifiés, afin de soutenir les initiatives pacifiques au Soudan du Sud. L’église a déjà commencé, contribuant beaucoup à la paix, surtout à la base, là où elle peut jouer son rôle. »
L’ècole primaire Akatgol de l’Eglise Presbytérienne dans le quartier Jebel de Juba fut fondée en 2011 pour répondre à l’arrivée de réfugiés. La communauté Akatgol de la POSS étant de langue Murle s’est consacrée à pourvoir aux 11000 nouveaux venus, dont beaucoup étaient orphelins, une aide spirituelle, affective et éducative.
Le nombre d’élèves inscrits atteint 150 (dont un tiers sont des filles). Le nombre a chuté d’un maximum de 300 à cause des frais de scolarité mais aussi à cause des mouvements de population en direction des camps de réfugiés au Kenya et en Uganda qui représentent un défi supplémentaire pour l’école. Parmi les écoliers il y a des Murle, des Dinka, des Nuer et des ressortissants Equatoriens du Centre, de l’Est et de l’Ouest. En 2014, la langue utilisée pour l’enseignement passa du Murle à l’Anglais, dans la mesure où les parents appartenant à d’autres groupes linguistiques ayant vu le haut niveau de l’école, voulurent y inscrire leurs enfants.
« Cette école est perçue comme une œuvre de l’église, » explique le proviseur. « Chaque jour nous et les enfants faisons face aux traumatismes, mais nous pouvons conseiller les enfants grâce à une formation, bien que nous ayons besoin d’aide supplémentaire. »
« Le rétablissement de la paix ainsi que l’éducation sont les priorités pour la POSS, » dit John Yor, secrétaire général de la POSS, lors d’une rencontre de la délégation avec les membres du département pour l’éducation de la POSS ainsi que deux organisations partenaires du Soudan du Sud, ACROSS et RECONCILE International.
Ces deux organisations collaborent au Soudan du Sud dans des projets d’éducation et de paix destinés à fortifier le système éducatif de la POSS en formant les instituteurs, en mobilisant les communautés en faveur de l’éducation, en construisant des écoles et en établissant un environnement paisible, où les écoliers peuvent s’épanouir.
Au Soudan du Sud 87% des enseignants n’ont pas reçu de formation. À peine 10% des enfants terminent l’école primaire, et plu de filles abandonment l’école qe nulle part ailleur au monde. Au sein d’incroyables changements, les églises partenaires s’efforcent sans répit à changer ces données navrantes.
Les sœurs et frères si profondément dévoués furent fortement encouragés par la présence de Chris Ferguson qui leur rappela que l’église du monde entier n’avait pas oublié les enfants du Soudan du Sud.
Collège Théologique du Nil
Le Collège Thélogique du Nil (NTC) fut fondé en 1991 à Khartoum, capitale du Soudan, et un second campus fut installé à Malakal dans le Soudan du Sud an 2011.
Comme Malakal est situé sur le Nil dans une position stratégique importante, des combats y eurent lieu pendant la guerre civile qui commença en 2013. Une grande partie de la ville, ainsi que le jeune Collège furent détruit. Par miracle 80% des livres purent être sauvés et protégés par un politicien local, jusqu’ à ce que Santino Odong, le recteur de l’Ecole Théologique, puisse les faire transporter les livres vers le nouveau siège du NTC à Juba, capitale du Soudan du Sud.
Depuis ce déménagement le nombre d’étudiants au NTC est passé de cinq à plus de 70. Un sur sept de ces étudiants vient d’un camp pour personnes déplacés situé à Juba ou ses environs. Une grande majorité des étudiants a été forcée de quitter sa région d’origine. A cause de la situation d’insécurité au Soudan du Sud, toutes les familles des dirigeants de cet établissement se sont réfugiées en Egypte, au Soudan ou en Uganda.
Alors qu’il fut question de déplacement et refuge, Chris Ferguson rappela que certains Réformateurs tels que Jean Calvin et John Knox furent également forcés de s’exiler, à cause des bouleversements politiques et religieux de leur temps. Ainsi, une bonne partie de la pensée réformée a son origine dans une époque de grands remous au niveau de la politique nationale et internationale et des religions. Calvin insista même auprès du Conseil de la Ville de Genève pour que celle-ci devienne un endroit qui accueille les réfugiés.
Le thème souligné par Chris Ferguson –la providence et souveraineté de Dieu en temps de bouleversements- parut comme une contribution théologique importante et comme conseil pastoral envers les dirigeants d’église au Soudan du Sud qui persévèrent dans leur ministère malgré les innombrables dangers dans ce pays déchiré par la guerre.
Sharon Kandel, collaboratrice missionnaire de le PCUSA décrit NTC comme un « lieu de joie et d’espérance. »
« Au sein des troubles qui sont endémiques dans cette région depuis plusieurs générations, » selon elle « le NTC brille comme une lumière témoignant de la bonté, de la fidélité et de la gloire de Dieu. Pour les dirigeants du NTC at pour ceux qui sont liés à cet institution, il est toujours bon de savoir que nous appartenons à une communauté mondiale qui nous soutient par la prière et qui nous encourage à poursuivre le chemin de la foi. »
L’Eglise Presbytérienne Evangélique du Soudan du Sud (SSPEC)
« La SSPEC a ses racines dans l’Eglise Presbytérienne du Soudan qui a son siège à Khartoum et fut créée comme église indépendante en 2011, lorsque le Soudan du Sud devint un pays indépendant, » explique Madut Tong, vice-secrétaire général de l’SSPEC. Actuellement, la jeune église compte 30 communautés, mais à cause des troubles en cours, une bonne partie de ces communautés se trouvent dans les camps de personnes déplacées ou consistent de gens qui ont dû quitter leur région d’origine. A cause de l’instabilité et de la crise dans le pays, l’essentiel a été de créer de nouvelles communautés et de se procurer un lieu simple pour les cultes. Les pasteurs et dirigeants d’église ont tous un deuxième emploi en dehors de l’église pour pouvoir nourrir leurs familles.
Chris Ferguson raconta certaines expériences faites par d’autres églises dans des régions troublées et encouragea les dirigeants de l’SSPEC en leur disant que parfois ce sont les conflits et les crises qui donnent la chance de réévaluer le système et de faire des changements.
Philip Akway, secrétaire général de la SSPEC, dit que leur vision était de combiner l’éducation avec la formation professionnelle pour mieux développer les capacités et aptitudes des personnes. Chris Ferguson encouragea l’église avec sa vision, disant que parfois l’église était la seule possibilité pour obtenir une éducation et qu’une formation peut augmenter les capacités de toute une communauté.
Il était beaucoup question de faire cette formation ensemble avec s’autres partenaires réformés, vu la situation actuelle marquée par les conflits qui rendent les ressources rares.
« Les femmes ont été inclues comme un élément décisif de l’église, » ajouta Achol Majok, présidente du département pour les femmes de la SSPEC. Les femmes sont actives dans l’église, mais à cause de crise de notre pays, leurs activités se concentrent sur le travail pour la paix. Les femmes de différentes communautés se rassemblent chaque mois en prière et organisent des marches pour la paix.
Plusieurs membres ont obtenu une formation pour soigner les traumatismes et promouvoir la réconciliation dans le cadre du RECONCILE Peace Institute, et des ateliers ont eu lieu pour faire avancer la guérison. Mme. Achol Ajok voudrait aussi que les femmes participent au projet de révision des statuts de l’église et à la traduction des statuts d’Arabe en Anglais.
La délégation visita aussi la communauté de Jebel Market qui présenta fièrement son immeuble nouvellement construit avec sa toiture métallique rouge et ses murs en boue séchée. Le PCUSA et la Fondation Booth avaient contribué aux frais de la toiture. L’église établie en 2006 avait célébré ses cultes sous des bâches pendant trois ans, après que leur immeuble se soit écroulé en 2015. La plupart des membres vivent dans un camp pour personnes déplacées au bord de la ville et ne peuvent pas venir à l’église parce qu’ils ne trouvent pas de moyen de transport. La communauté célèbre ses cultes en langue Nuer, une des différentes langues utilisées dans les communautés de la SSPEC.
Les dirigeants de la SSPEC se sentirent revigorés d’entendre que la CMER avait, dans plusieurs cas, rendu possible des efforts œcuméniques. Chris Ferguson souligna que c’était la force de la CMER de s’appuyer sur les expérience et capacités d’églises pour qu’elles deviennent partenaires et se rendent mutuellement service.
La SSPEC cherche à devenir membre de la CMER, afin de profiter des expériences et des relations avec d’autres églises dans des régions atteintes par des conflits, par des crises et le phénomène de déplacement.
Le Soudan du Sud est une des régions du monde vers laquelle la CMER dirige ses efforts pour promouvoir la paix, la justice et la réconciliation. D’autres régions sont la Colombie, la Péninsule de Corée et le Moyen-Orient.
Nos remerciements sont adressés aux collaborateurs et collaboratrices de l’Eglise Presbytérienne des USA qui ont contribué à cet article : Leisa Wagstaff, Nancy Smith-Mather, Kristi Rice, Bob Rice.
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