Posted on septembre 7, 2017 by Phil Tanis
La deuxième édition de l’École œcuménique de gouvernance, d’économie et de gestion pour une économie de la vie (École GEM) s’est déroulée du 21 août au 1ᵉʳ septembre à Lusaka, en Zambie. Son but est de renforcer les compétences en économie au sein des Églises.
Quinze participantes et participants de différentes Églises du monde entier se sont retrouvés au centre Kingsley Mweenda du Conseil des Églises de Zambie pour ce programme de 10 jours.
L’École GEM est une initiative commune du Conseil œcuménique des Églises (COE) et de la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER) menée dans le cadre du Plan d’action œcuménique pour une nouvelle architecture financière et économique internationale, mis en place conjointement par le COE, la CMER, le Conseil pour la mission mondiale et la Fédération luthérienne mondiale.
Le pasteur Chris Ferguson, secrétaire général de la CMER, a expliqué que le premier objectif de l’École GEM était de développer les capacités économiques de transformation au sein du mouvement œcuménique.
«Nous dotons les responsables d’Églises jeunes et moins jeunes de toute la planète des connaissances qui les aideront à orienter le monde dans la bonne direction, a-t-il précisé. Ainsi, tout le monde, et pas seulement une poignée de personnes, pourra avoir la vie en abondance. La diversité des Églises et des nationalités est très importante. Tous ces élèves représentent la vision de l’école, qui est de rassembler tout le monde dans ce périple visant à transformer le système économique actuel, oppressif et injuste.»
La pasteure Marceline Niwenshuti, du Rwanda, a expliqué qu’elle participait à l’École GEM par conviction que l’un des thèmes centraux de l’enseignement chrétien impose de satisfaire les besoins élémentaires des gens. «Il y a un décalage entre ce qu’offre la théologie et les situations concrètes, constate-t-elle. Aussi, en participant à l’École GEM, j’acquiers des connaissances qui m’aideront dans mon ministère.»
Elle a également observé que la théologie était peu au fait d’autres domaines, tels que l’économie. Pour elle, l’École GEM corrige ce décalage.
«Je suis contente d’apprendre l’économie, et j’espère intégrer cela dans ma prédication à mon retour au Rwanda, a-t-elle ajouté. Je me tournerai aussi vers d’autres ministres de l’Évangile pour voir comment nous pouvons contribuer au mieux au développement de l’économie de l’Afrique.»
Pour Andreas Nielsen, du Danemark, c’est son attachement profond à la justice qui l’a convaincu de participer à l’École GEM: «Cela fait des années que je m’intéresse aux questions relatives à la justice économique, mais je ne savais pas comment y contribuer. Me retrouver dans cette école est donc une excellente expérience.»
Il espère mettre ce qu’il apprend en pratique en créant un groupe de réflexion à son retour au Danemark.
«Ce groupe de réflexion réunira notamment des journalistes, des économistes, des théologiens et des personnalités politiques pour formuler un angle d’attaque des injustices économiques et sociales», a-t-il ajouté.
«C’est un privilège de rencontrer des personnes différentes du monde entier, assure Heekyung Cheong, de Corée du Sud. Désormais, je comprends l’économie différemment. J’utiliserai l’expérience acquise ici en Zambie pour impulser d’autres modèles économiques dans mon pays.»
Deux participants des États-Unis, Nathan Hunt et Isabel Call, qui a reçu une formation d’économiste, ont rappelé les répercussions de la crise financière mondiale de 2008 et remarqué que l’écart se creusait entre les riches et les pauvres jusque chez eux. «D’autres formes de services bancaires, par exemple des services bancaires publics, pourraient offrir une solution», a suggéré M. Hunt.
Martin Büscher, professeur d’économie et d’éthique des affaires à l’Université protestante de Wuppertal/Bethel, en Allemagne, et doyen de l’École GEM, a expliqué que l’école avait également pour objectif de développer des idées de projets et de stratégies de transformation.
Il a souligné le fait que le programme d’études n’était pas uniquement conçu pour renforcer les compétences en matière de pensée économique dominante; il «combine également des dimensions théologiques dans l’économie pour qu’elle puisse servir le bien commun.»
L’École GEM intègre le contexte, le pluralisme et l’intersectionnalité dans l’économie. «Les approches féministes et écologistes offrent d’autres conceptions de l’économie et de ce qu’elle devrait apporter», a ajouté Athena Peralta, responsable du programme du COE pour la justice économique et écologique.
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