Posted on décembre 18, 2015 by Phil Tanis
La première d’une série de consultations bi-régionales centrées sur la Confession d’Accra a eu lieu au Ghana en novembre 2015. Les participants venant de la Communion d’Eglises Réformées d’Afrique (ACRC) et du Conseil d’Asie du Nord-Est (NEAAC) se sont réunis sous le thème « Lire les Signes du Temps sous la perspective du Genre ».
L’intention générale de cette consultation était l’étude, sous les angles de l’égalité des sexes et de différents contextes, des défis auxquels font face nos églises dans une situation d’ensemble caractérisée par la violence, l’injustice et la déchéance tant des êtres humains que de la nature.
« Pour moi ce sujet est important, parce qu’il s’attaque à un problème tenace et à une attitude profondément établie qui affecte l’humanité depuis très longtemps, » dit Lydia Adajawah, la présidente de l’ACRC.
« Hommes et femmes sont dotés par Dieu de différentes potentialités et talents. Mais pour bien trop de temps les femmes ont été reléguées au second rang et n’ont donc pas pu se servir pleinement de leurs dons. Le monde est donc privé de la moitié de ses ressources humaines au désavantage de nous tous. » ajoute Adajawah.
« Il est important que l’église et la CMER se préoccupent de la justice de genre car ainsi les femmes qui peuvent contribuer une grande richesse d’idées à tous les niveaux de décision dans l’église, dans la communauté et dans le monde seraient inclues, » explique Salome Twum, membre du Comité Exécutif de la CMER. « Les femmes sont créées à l’image de Dieu et sont tout à fait en mesure d’influencer les prises de décisions à tous les niveaux. »
« Cela aide mon église à rompre le silence et à mettre en train le débat pour résoudre les problèmes d’inégalité des sexes dans notre système, » dit Gifty N.Y. Ahadzi de l’Eglise Presbytérienne du Ghana.
La réflexion a été accompagnée d’études bibliques quotidiennes dirigées par Fundiswa Kobo d’Afrique du Sud, de présentations du point de vue des régions, de réflexions en petits groupes, de sessions plénières ainsi que d’une conférence présentée par Setri Nyomi, l’ancien secrétaire général de la CMER. Dans son discours le pasteur Nyomi souligna l’engagement historique de la CMER en faveur de la justice de genre et de l’amélioration du statut des femmes dans la direction des églises.
La visite d’Elmina Castle, un lieu de passage pour la traite des esclaves, a aidé les participants à mieux comprendre la question de justice à travers la douloureuse histoire de l’esclavagisme au Ghana. Le fait, qu’une chapelle réformée ait été construite au-dessus du donjon où étaient emprisonnées les femmes forcées à l’esclavage et brutalement maltraitées, fut particulièrement remarqué.
Le processus de réflexion fut aidé par la rencontre de deux groupes venant de régions différentes avec leurs propres perspectives, leurs défis contextuels et leurs expériences.
« Il est important de réunir les églises membres de différentes régions car, plus ils ont l’occasion de se rencontrer, plus nous comprenons que nous avons plus en commun que de différences et ceci nous aide à combattre les racines de l’injustice, » déclare Rosemary Nachilembe de l’Eglise Unie de Zambie. « En d’autres termes, les effets du pêché sont ressentis dans les différentes régions. Ainsi nos rencontres nous offrent un lieu où les églises membres peuvent, par leurs différents récits, s’encourager mutuellement et se dire qu’il y existe encore un espoir. »
A l’issu de la consultation, les délégués se sont engagés à se pencher sur diverses questions et d’attirer l’attention de toutes les églises membres à ces mêmes problèmes. Il s’agit entre autres de donner une voix à tous dans la direction des églises, de développer un modèle d’études bibliques qui encourage la participation de tous et d’encourager une représentation équitable et juste de tout le monde à tous les niveaux des églises.
“La résolution des participants d’exiger de leurs églises la justice de genre ainsi qu’une représentation équilibrée lors de l’assemblée Générale en 2017 est un résultat très significatif, » déclare Dora Arce-Valentin, la responsable de la CMER pour la Justice et le Partenariat.
“Mon rêve et mon espoir en ce qui concerne la justice de genre sont les suivants: Comme notre Seigneur a appelé hommes et femmes à le suivre dans sa mission, je voudrais voir qu’un jour la liberté de pouvoir servir au sein de l’église devienne une réalité partout dans le monde, » explique Mai-aiki Kadade de l’Eglise Evangélique de la République du Niger.
Les participants étaient originaires de la République Démocratique du Congo, du Ghana, du Kenya, de l’ile Maurice, du Niger, du Nigeria, du Ruanda, d’Afrique du Sud, de Corée du Sud, du Togo, d’Uganda et de Zambie.
La prochaine consultation bi-régionale Accra+10 est prévue pour Janvier 2016 à Cuba avec la participation de l’Alliance des Eglises Presbytériennes et Réformées d’Amérique Latine (AIPRAL) et du Conseil de la Région des Caraïbes et d’Amérique du Nord (CANAAC).
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